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Les risques majeurs : Confusion et profusion

Temps de lecture : 5 minutes

La France a connu récemment des événements qui ont marqué nos esprits de façon irrémédiable (la tempête Xynthia, les inondations dans les Pyrénées, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, la canicule de 2003, les attentats de 2015, …).

Ce sont autant d’évènements qui auraient – on veut le croire – pu être encore plus nombreux si la France n’avait pas entrepris une démarche de prévention des risques.
Aujourd’hui, il existe une réglementation florissante qui permet de prévenir les dommages, informer les citoyens, gérer efficacement les crises et les catastrophes quand elles surviennent. Mais lorsqu’on revient au terme le plus élémentaire, à savoir le risque, il faut bien admettre qu’il est trop souvent galvaudé, ne sachant réellement ce qu’il signifie et dans quel contexte l’utiliser.

Qu’est-ce qu’un risque ? 

Un risque majeur résulte de la confrontation entre un événement et l’existence d’un enjeu. 
La présence d’un événement ou aléa est la manifestation d’un phénomène naturel ou anthropique (lié à l’activité humaine) où son importance dépend de sa nature, de sa probabilité, de son intensité et sa durée. L’événement est par exemple la crue d’un fleuve, un camion-citerne accidenté déversant un produit toxique, …
Quant à l’existence d‘enjeux, ils représentent l’ensemble des personnes et des biens pouvant être affecté par un évènement. L’enjeu est ici une ville, un groupement de personnes, une zone industrielle, …

Ainsi, le risque majeur peut être défini comme la possibilité d’un événement d’origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les   capacités   de   réaction   de   la   société.  
Dès   lors,   il   ne   peut   y   avoir   de   risque lorsque le territoire exposé à un aléa est dépourvu d’enjeux humains, matériels et   environnementaux   (exemple   d’un   important   séisme   dans   une zone désertique).


Les   conséquences   d’un   risque   sur   les   enjeux   se   mesurent   en   termes   de vulnérabilité. Il est caractérisé par sa faible fréquence et par son énorme gravité.  Les risques majeurs sont catégorisés en cinq grandes familles : 

Les pouvoirs publics vont chercher à prévenir, surveiller les risques majeurs, les prendre en compte dans l’aménagement, mais également informer la population, et faire un retour d’expérience après une catastrophe. 

En outre, le risque majeur doit être vu comme un ensemble de «dangers» que l’administration va chercher à appréhender à tous les stades par de multiples réglementations. Il faut le voir comme une notion très large qui n’a pas d’application directe une fois le risque reconnu. 


Un exemple d’un risque majeur

Dans le cas d’un risque majeur de «rupture de barrage». La rupture pourrait se produire à cause 

  • D’un défaut technique (mauvais   fonctionnement des vannes permettant   l’évacuation des eaux, défaut   de   construction…), 
  • D’un problème naturel (séisme,   crues   exceptionnelles,…)   
  • D’une cause humaine (insuffisance des études préalables ou du contrôle d’exécution, erreurs d’exploitation,…).   

→ La   réglementation   est   très   diverse   pour   prévenir   le   risque.

L’Etat   assure   un   contrôle   régulier   de   la   sécurité   des   ouvrages   par   une surveillance visuelle et des mesures sur le barrage et ses appuis. L’ouvrage fait l’objet d’une étude de danger pour préciser les niveaux de risques pris en compte et d’un PPI  (Plan particulier d’information) qui précise les mesures destinées à donner l’alerte aux autorités et aux populations, l’organisation des secours et la mise en   place de plans d’évacuation.   

Enfin, le DICRIM (Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs) basé  sur le DDRM (Dossier Départemental des Risques Majeurs) va indiquer les consignes de sécurité à adopter :

  • Avant : connaître le système d’alerte qu’est la corne de brume, 
  • Pendant : s’éloigner de la zone et atteindre le point le plus haut, 
  • Après : aérer le local et désinfecter les pièces.

Le risque, terme source de toute confusion

Le risque est une petite partie des risques majeurs et trouve son application dans les   PPR   (Plan   de   Prévention   des   Risques).  Les PPR englobent uniquement les risques naturels, technologiques et miniers. 

Le PPR informe la population à travers l’IAL et l’ERP, et est une information concrète et visualisable par la population lors de la mutation d’un bien immobilier. Le «risque» se présente lorsque le PPR est approuvé et vaut servitude d’utilité publique. Bien avant, lors de son élaboration, il est prescrit pour signifier qu’un périmètre est mis à l’étude. A ce stade, il sera mention uniquement « d’aléas » qui varieront en fonction de la zone environnante où se produira l’événement. Si la   distinction   entre   aléa,   risque   et   risque   majeur   semble élucidée, le terme même de «risque» prête à confusion dans certains domaines, au niveau linguistique et réglementaire. 

En effet, dans le cas des risques miniers, il est un «risque» uniquement dans le cas d’un PPR approuvé. Mais certaines sources telles que le BRGM parlent de «risque» pour traduire les travaux qui ont été entrepris par le concessionnaire ou l’exploitant qui mettraient en cause la sécurité des personnes ou des biens, notamment ceux d’affaissements de terrain et d’accumulation de gaz dangereux. 

Ainsi, il y a deux risques : un risque au sens du BRGM dans le cadre de la gestion après-mines et un risque minier dans le cadre du PPR approuvé.

Un exemple de quiproquo

Par la suite, il existe un parfait exemple de quiproquo du risque lorsqu’on parle de «risque sismique». Le fait d’être dans une sismicité importante ou se trouver dans la catégorie rendant obligatoire sa mention dans l’ERP (zone de sismicité de 2 à 5), ne signifie pas qu’on est concerné par un risque sismique. Le département des Alpes Maritime (06) fait l’objet d’un véritable risque sismique au titre du PPR car la zone n’est pas seulement en zone de sismicité importante, mais fait aussi l’objet de mouvements de terrain et d’enjeux importants. 

Il en est de même pour les zones de retrait-gonflement des argiles où deux réglementations se confrontent. D’un côté, le code de la construction et de l’habitation prévoit une étude géotechnique lors de la vente d’un terrain non bâti constructible, si la parcelle se situe dans une zone d’aléa moyen ou fort de phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols. Et de l’autre, le PPR Mouvement de terrain qui localise les aléas d’effondrements, d’écroulements ou encore de glissements de terrain et les évaluent en fonction des enjeux de préservation et de prévention.

Enfin, il ne faut pas confondre «risques technologiques» avec une ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) faisant l’objet d’une servitude d’utilité publique. Là également, ce sont deux réglementations complètement différentes.

En bref ! 

Le risque représente un événement dangereux pour la population. Néanmoins, il est inadéquat de faire des raccourcis et de penser que le risque est représenté uniquement à travers les PPR et l’ERP. Il est un moyen, parmi d’autres, de communication avec la population. Finalement, les confusions de vocabulaire semblent compréhensibles dans le sens où il y a peu de synonymes et le terme risque est le plus représentatif du danger qu’il représente.

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